Mon approche vise à questionner notre rapport au monde, à l’environnement et à l’empreinte que nous y laissons, à travers l’utilisation de matériaux bruts tels que le bois, les tissus, la terre, le métal ou encore le verre et le miroir. Ces éléments naturels ou transformés portent en eux des mémoires, des traces, des énergies que je cherche à révéler. Chacun de ces éléments est, pour moi, porteur d’une mémoire, d’une voix propre. Je sculpte en conscience de ce qu’il est, de ce qu’il a vécu, dans une approche animiste où le matériau m’instruit autant que je le façonne.

Mon travail questionne notre relation à l’environnement, à l’impact que nous avons sur lui et sur nous-mêmes. Le geste, l’empreinte, la contre-forme, deviennent des langages à part entière, révélateurs d’interstices, d’espaces ambivalents où se tissent les relations humaines et non humaines.

Je passe principalement par des formes plastiques tel que la sculpture et l’installation. Je cherche des formes hybrides, combinant des lignes et des courbes, structure et fluidité, où le corps (implicite ou présent) devient un point de passage ou de friction. Mon processus part d’une image mentale, m’amenant à une réflexion sur le sens et le matériau le plus juste à utiliser.

Guidé par l’intuition, l’écoute de soi et celle du matériau, chaque geste est une conversation, un échange respectueux avec ce qui est façonné. Je sculpte en conscience, dans une pensée animiste où chaque matière possède une valeur équivalente à celle d’un corps. Mon processus créatif devient alors une rencontre, une co-création entre moi et le matériau.

Au travers de mes pièces, je questionne le fonctionnement humain par la psychologie en passant par des méthodes thérapeutiques où la relation est centrale. J’invite les spectateur·ices à l’introspection, à se laisser toucher, à ressentir l’inconfort ou encore l’apaisement.